Un chiffre brut : 7 clients sur 10 ressortent du salon en ayant le sentiment que leur demande n’a pas été comprise à la lettre. Pourtant, la plupart repartent sans rien dire, espérant que la prochaine fois, la magie opérera. Bien souvent, c’est le dialogue, ou son absence, qui fait toute la différence.
Pourquoi il est parfois si difficile d’expliquer ce que l’on veut chez le coiffeur
Dès les premiers échanges, la conversation peut vite s’enliser. Le client arrive armé de ses envies, parfois des images repérées sur Instagram, et parfois aussi d’une vision idéalisée du résultat. En face, le professionnel scrute la matière, jauge la densité, anticipe les gestes du quotidien. Les mots, pourtant, ne suffisent pas toujours à faire le pont. Dans ce face-à-face, tout compte : texture, mouvement, volume, nuance de couleur. Mais peu de clients parviennent à formuler leurs attentes avec exactitude.
Voici les ingrédients clés d’une bonne communication avec son coiffeur :
- Être clair, précis et prêt à échanger, sans rester figé sur une idée unique.
- Attendre du coiffeur qu’il reformule, interroge, et traque les zones d’ombre pour éviter tout malentendu.
La barrière des mots n’est pas la seule à franchir. Il y a aussi celle des attentes : le client imagine une coupe facile à vivre, sans se soucier de sa faisabilité. Le professionnel, lui, évalue la compatibilité avec la morphologie, l’état du cheveu, les colorations passées. Certains gesticulent, d’autres brandissent une photo, d’autres encore évoquent des sensations : « plus de volume », « un effet naturel ». Toute la difficulté, pour le coiffeur, est de transformer ces indications vagues en gestes techniques concrets.
Le secret, c’est l’ajustement permanent. Entre désir de nouveauté et peur de l’erreur, chacun avance avec prudence. L’échange gagne à être direct et honnête. Un coiffeur sérieux préfère refuser une demande irréaliste plutôt que de décevoir. L’écoute, la reformulation et la transparence, voilà le socle d’un rendez-vous réussi, et d’une coupe qui ne réserve pas de mauvaise surprise.
Questions à se poser avant de passer entre les mains du pro
Avant de vous installer dans le fauteuil, un peu de préparation change tout. Demandez-vous ce que vous voulez vraiment : une transformation radicale, une nuance subtile ou juste rafraîchir les pointes ? Amener une photo, même imparfaite, ou un moodboard, c’est déjà donner au coiffeur une base de discussion bien plus concrète que des généralités.
Pensez à votre mode de vie. Une frange réclame de l’entretien quotidien, un carré net nécessite du brushing régulier. Le diagnostic de votre cheveu, fin, épais, raide, bouclé, naturel ou coloré, permet au professionnel d’affiner ses propositions.
Le budget n’est pas un détail. Précisez-le avant le rendez-vous. Selon le salon, qu’il s’agisse d’un barber shop, d’un concept-store, d’un appartement privé ou d’une enseigne classique, les prix et les prestations varient. N’hésitez pas à demander si le tarif englobe les soins ou les produits de finition, histoire d’éviter toute mauvaise surprise.
Voici quelques questions à garder sous la main pour aborder le rendez-vous sereinement :
- Quel entretien la coupe ou la couleur va-t-elle demander ?
- La proposition tient-elle compte de la forme du visage ?
- Quels produits le professionnel recommande-t-il pour maintenir le résultat au quotidien ?
Ce questionnement préalable structure l’échange, clarifie les enjeux et donne toutes les chances d’éviter la déception.
Les astuces qui facilitent la discussion et évitent les malentendus
Adopter le même langage que le professionnel, c’est d’abord miser sur la référence visuelle. Arriver avec une photo bien choisie, dénichée sur Instagram ou découpée dans un magazine, peut suffire à exprimer exactement l’effet souhaité. Un simple moodboard sur Pinterest aiguise aussi l’œil du coiffeur, qui y lira plus que des descriptions approximatives.
La clarté sur les longueurs fait aussi la différence. Indiquez précisément, à l’aide de vos mains, jusqu’où vous voulez aller : « au-dessus des épaules », « sous le menton ». Certains salons proposent même un schéma sur tablette pour visualiser avant de couper. L’essentiel, c’est que le message passe sans équivoque.
Si vos cheveux présentent des spécificités, racines grasses, pointes abîmées, boucles rebelles, sollicitez un diagnostic capillaire. Vous obtiendrez ainsi des recommandations sur-mesure, qu’il s’agisse de techniques ou de produits à utiliser. Parlez de vos habitudes : brushing quotidien ou séchage naturel ? Cela oriente les conseils et évite les déconvenues.
Pour éviter tout flou sur le tarif, posez les questions qui s’imposent : quelles prestations sont comprises ? Soin, massage, produits coiffants ? Si les choses ne sont pas limpides, demandez au coiffeur de clarifier. Le dialogue devient alors un véritable partenariat : chacun pose ses limites, précise ses attentes et ajuste son geste.
Quand (et comment) réagir si le résultat ne correspond pas à vos attentes
Il arrive que la coupe ne soit pas celle attendue, que la couleur dévie ou que la boucle retombe. Le miroir ne ment pas : ce n’est pas ce que vous aviez en tête. Dans ce cas, mieux vaut réagir tout de suite, avant même de quitter le salon. Le professionnel s’attend à ce retour : mieux vaut une remarque franche qu’un silence résigné.
Pour que l’échange soit constructif, préférez un retour factuel et précis : « la frange est trop courte », « la couleur tire sur le cuivré », « le dégradé manque de relief ». Bannissez les généralités. Le coiffeur ne devine rien : il a besoin de repères concrets pour ajuster ou corriger. Montrez, si besoin, la photo de référence ou reformulez votre demande.
Que faire si l’ajustement paraît impossible ?
Dans certains cas, il faut envisager d’autres solutions. Voici comment agir :
- Suggérez ensemble un plan d’action : soin réparateur, correction de couleur, rendez-vous de suivi.
- Discutez des gestes et des produits à privilégier chez vous pour rattraper le coup avant la prochaine session.
- Si le dialogue se tend, notez les échanges et joignez une photo à un mail destiné au salon.
La confiance et la transparence sont les deux piliers de la relation client-coiffeur. Chaque rendez-vous raconte une histoire unique, chaque cheveu a ses particularités, et chaque échange peut tout changer. Un dialogue sincère n’empêchera pas tous les ratés, mais il ouvre la voie à des solutions partagées, sans rancœur ni fausse note. Si la coupe n’est pas parfaite aujourd’hui, rien n’empêche d’écrire une nouvelle page demain, avec, cette fois, une idée plus précise et un vocabulaire affûté.


